Bonjour Virginie. Vous êtes directrice de l’agence Ceremonize, basée en région parisienne. Vous êtes également membre de l’association des Mampreneurs, réseau national de mamans chefs d’entreprise.
C’est parce que vous portez les deux casquettes que j’ai souhaité recueillir votre témoignage et éclairer nos lectrices sur la possibilité de concilier vie familiale et métier d’organisateur de mariages.
Avant toute chose, et pour bien comprendre votre parcours, depuis quand exercez-vous ?
J’ai officialisé à proprement parler la création de l’agence en 2010. Mais j’ai pensé le projet bien en amont, dès 2008. Cette année-là, j’ai commencé par effectuer une formation dispensée par une agence de wedding-planning, pour d’abord confirmer mon souhait de m’orienter vers ce métier. Comme j’ai été convaincue de mon choix, j’ai poursuivi fin 2008 avec une seconde formation, plus tournée métier. En 2009, j’ai travaillé en free-lance en renfort d’organisatrices de mariages pour acquérir de l’expérience.
C’est intéressant votre parcours. Cela montre à nos lecteurs que devenir wedding-planner est un projet qui se prépare sur le long terme. A ce propos, lorsque vous avez préparé votre projet, étiez-vous toujours salarié ?
Oui, au départ, j’étais en poste. J’ai d’abord cherché à avoir un maximum d’informations avant de le quitter. Dans un premier temps, j’ai songé à partir en congé pour création d’entreprise. Et puis finalement, dans mon entreprise, un plan de licenciement se préparait, j’ai donc saisi l’opportunité de partir de cette manière et ai quitté l’entreprise fin 2008. Il fallait que je me consacre entièrement à ma création, car selon moi, gérer création d’entreprise et salariat était incompatible. Dès janvier 2009, j’ai alors pu m’y consacrer totalement.
En plus si vous aviez des enfants à ce moment, ce devait être compliqué. D’ailleurs, les aviez-vous à ce moment ?
Oui, j’avais ma première. C’est d’ailleurs son arrivée qui a déclenché mon envie de partir de l’entreprise. En fait, j’avais l’idée depuis longtemps de me lancer comme wedding-planner, mais j’attendais le déclic pour pouvoir quitter une situation stable avec un salaire régulier. Et c’est le retour de mon congé maternité de 8 mois qui a été le déclencheur. Je ne me sentais pas à ma place dans un bureau.
Qu’est-ce qu’il vous manquait pour être bien ?
Je voulais être libre, ne pas dépendre d’un chef. J’aspirais à travailler pour moi.
Quel était votre métier à cette époque ?
Contrôleur de gestion.
Vous parliez de l’éventualité de partir en congé pour création d’entreprise. Sans l’opportunité du plan de licenciement, pensez-vous qu’il aurait été une bonne solution ?
Oui, en tous les cas, à temps partiel, pour se dégager du temps pour l’entreprise, tout en conservant un minimum de revenu.
Pour bien comprendre le contexte dans lequel vous travaillez aujourd’hui, expliquez-nous en quelques mots quels services vous proposez.
Je propose des services d’organisation de mariages de A à Z, comme beaucoup d’autres wedding-planner. Cela implique par exemple la recherche de prestataires, la coordination du Jour J, l’organisation de cérémonies laïques. Pour ce qui est de la décoration, je délègue. Je propose également l’organisation de tout type d’évènements familiaux.
Sur quelle zone géographique proposez-vous ces prestations ?
Pour les mariages, je travaille pour des couples de la région parisienne souhaitant la plupart du temps se marier en Province, donc je suis amenée à couvrir la France entière.
Justement, d’être amenée à travailler dans toute la France, est-ce problématique dans la gestion des enfants ? Mais d’abord, quel âge ont vos enfants aujourd’hui ?
3 et 5 ans.
Non, ce n’est pas un problème. Aujourd’hui, ils sont scolarisés, donc en journée ils sont à l’école, et si j’ai besoin de m’absenter le soir pour un déplacement, je sais que mon conjoint peut s’arranger pour être présent. Il est salarié, et il peut adapter ses horaires en fonction de nos besoins.
Avant qu’ils ne soient scolarisés, comment faisiez-vous ?
Pour la première, j’ai du la garder les 7 premiers mois car je n’avais pas réussi à trouver de solution de garde. De cette expérience, je peux dire aujourd’hui qu’être wedding-planner tout en gardant son enfant à la maison est incompatible. Puis, heureusement ensuite, j’ai pu trouver une nourrice.
J’ai justement eu une question d’une lectrice qui m’avait demandé si l’aspect saisonnier du métier pouvait poser problème pour trouver une nourrice ?
A partir du moment où on fait garder l’enfant par une nourrice du lundi au vendredi et qu’ensuite, en haute saison, le conjoint les garde le week-end, ça ne pose aucun problème. Par contre, si on cherche à ne la faire garder que quelques jours de temps en temps, forcément, cela devient difficile de trouver une nounou.
L’aspect saisonnier du métier pose-t-il certains inconvénients ?
Non, pas particulièrement. En revanche, il faut juste savoir que cela suppose de moins les voir en haute-saison. Il m’est arrivé de devoir m’absenter pendant nos vacances pour revenir sur un mariage. C’est le genre de contrainte que cela peut engendrer, mais rien d’insurmontable.
Ce que je comprends dans votre témoignage, c’est que pour être maman et wedding-planner, une des clés du succès c’est d’avoir l’adhésion du conjoint, c’est bien ça ?
Oui, c’est tout à fait ça.
Avant de vous lancer aviez-vous pensé qu’avoir des enfants et être WP serait impossible ?
A aucun moment. Je suis moi-même fille de commerçant, donc l’ayant bien vécu, je n’ai jamais envisagé que ce serait un frein.
Aujourd’hui, quels avantages et quels inconvénients voyez-vous à votre métier ?
L’avantage c’est la flexibilité que le métier permet dans l’organisation familiale. Si un matin, ma fille est malade, je n’ai aucun scrupule à repousser mon travail de la journée pour pouvoir m’en occuper. Lorsque l’on est salarié, c’est toujours plus angoissant, car il faut prévenir le responsable qu’on ne pourra pas être là.
L’inconvénient, et c’est purement pratique, c’est que lorsque l’on prévoit d’avoir des enfants tout en étant wedding-planner, on est obligé de calculer pour que la grossesse ne tombe pas en pleine haute-saison !
Aujourd’hui, y-a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez améliorer ?
Rien du tout. Je m’épanouis complètement dans ce métier.
Un conseil/ un message à celles qui ont des enfants et qui souhaitent se lancer ?
Ce serait de leur dire qu’en exerçant ce métier, il faut accepter l’éventualité de les voir beaucoup moins, le week-end notamment. Mais on se rattrape sur les vacances scolaires.
L’autre point serait de leur dire que le métier d’organisatrice de mariages est tout à fait compatible avec les obligations de maman dans le sens où le fait d’être son propre patron permet d’être maître de ses horaires. En revanche, pour celles qui veulent se dégager beaucoup de temps pour leurs enfants, ce n’est pas le métier à envisager.
Témoignage recueilli auprès de Virginie MENTION, agence CEREMONIZE.
Merci beaucoup pour ce témoignage, ça correspond beaucoup à ma situation!
c’est vraiment encourageant.
Eh oui, vous voyez que ce n’est pas impossible. Je suis maintenant moi-même concernée par la situation depuis 3 mois, et je confirme que l’on peut concilier vie de famille et métier de wedding-planner, mais à la condition d’avoir un mode de garde bien sûr.
Marion
bonjour,
je me renseigne beaucoup sur ce métier qui m’ intéresse énormément mais wedding planner c’ est une organisation de A à Z et décoratrice événementielle est seulement pour la décoration ? c’ est bien cela ?
cordialement
Bonjour Elodie,
Effectivement le terme de « wedding planner » signifiant littéralement « organisateur de mariages », cela signifie qu’il intervient sur de l’organisation complète. Ceci dit, rien ne vous empêche d’être les deux à la fois. Je vais vous donner un exemple très parlant : vous avez des boulangers, des pâtissiers, des boulangers-pâtissiers, des pâtissiers-chocolatiers…Là ce sera pareil, vous avez des organisateurs qui ne proposent que de l’organisation, d’autres qui élargissent en se spécialisant dans les cérémonies laïques, d’autres encore sont également décorateurs évènementiels…
A bientôt,
Marion
Bonjour,
je suis salariée et maman, je ne compte pas quitter mon poste car les horaires sont très flexibles et j’y ai beaucoup d’avantages.
Est-ce une obligation de quitter son emploi?
Je voudrai me lancer tout en gardant mon poste au moins au début et tant que possible.
Bonjour Marie-Luce,
Bien sûr, c’est même ce que je conseille de faire : se lancer tout en gardant son poste au début. C’est plus sage, mais en même temps, il faut bien avoir conscience que combiner (créer une entreprise + être salarié à temps plein + s’occuper de ses enfants), c’est extrêmement prenant. Il vous faudra déjà sur le plan personnel faire preuve d’organisation (le comble pour une organisatrice de mariages!) : prévoir sur quelles plages horaires vous vous consacrez à l’entreprise, quelles autres aux enfants.
A bientôt,
Marion
Justement pour pouvoir accorder un peu de temps aux enfants pendant l’été pensez vous qu’il soit possible de ne pas faire les mariages tous les we plutôt 1 sur 2 si je me satisfait d’une rentrée d’argent net de 1000€ mensuel lissée sur l’année ?
Voir même de s’accorder 1 petite semaine de vacances avec les enfants ?
Est ce que c’est réalisable ?
Tout dépend du tarif de vos prestations, mais normalement, vous n’êtes pas censée avoir un mariage tous les week-ends de mai à septembre. Tous vos week-ends ne seront pas pris, et vous pourrez même vous octroyer une semaine de vacances (voire deux si vous vous organisez) avec vos enfants. C’est ce que j’ai fait cet été, car il y a aussi le conjoint qui n’a pas toujours le choix de ses vacances…
Marion
Bonjour, je suis également intéressée par ce métier . Cependant je suis seule avec mes enfants sans compagnon et mes sœurs ne sont pas forcément tout le temps disponible .
Puis je avoir votre avis à savoir les absences le week-end ?
Ça me paraît un peu complique .!!
Bonjour Laurence,
Oui, en effet, en étant seule avec vos enfants, cela me paraît en toute honnêteté compliqué. J’ai moi-même deux enfants, et heureusement que mon mari est là pour s’en occuper les week-ends où je dois m’absenter.
Marion